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Lors de la phase de réflexion sur le projet de création d’entreprise, il faudra s’interroger sur les besoins et les solutions de financements qui s’offrent aux entrepreneurs.

  • Les besoins personnels du créateur : il est généralement impossible de se rémunérer lors des premiers mois d’activité. Nous vous suggérons de mesurer vos besoins financiers personnels et de prévoir les moyens pour compenser cette absence ou baisse de rémunération. Les principales solutions sont évoquées dans cet article.
  • Les besoins financiers prévisionnels induits par le projet d’entreprise : Il s’agit des investissements matériels, de communication, de financement du stock, des premières dépenses. Différentes solutions de financement sont possibles selon la configuration du projet. Il est fortement conseillé de réaliser un prévisionnel financier pour estimer les besoins financiers du projet professionnel.
  • Pour obtenir des financements, le créateur doit être capable de montrer aux partenaires les capacités du projet à rembourser les avances ou prêts consentis.
  • Il est donc essentiel de préparer un business plan bien documenté.

Nous vous présentons dans cet article les principales solutions de financement qui s’offrent aux entrepreneurs :

L’aide aux créateurs ou repreneurs d’entreprise

Cette aide est une exonération partielle des cotisations sociales du dirigeant.

Les cotisations concernées sont les cotisations patronales et salariales correspondant à l’assurance maladie, maternité, retraite de base, invalidité décès et aux prestations familiales.

Les cotisations sociales non concernées par l’ACRE sont les cotisations relatives à la contribution sociale généralisée, au risque d’accident du travail, à la retraite complémentaire obligatoire, à la formation professionnelle.

Pour en bénéficier, il faut créer ou reprendre une activité économique industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale, sous forme d’entreprise individuelle ou de société, à condition d’en exercer effectivement le contrôle ;

Ou entreprendre l’exercice d’une autre profession non salariée, y compris pour un micro-entrepreneur.

Les bénéficiaires de l’ACRE sont :

Demandeur d’emploi indemnisé ; Demandeur d’emploi non indemnisé inscrit à Pôle emploi depuis plus de 6 mois au cours des 18 derniers mois ; Bénéficiaire de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ou du revenu de solidarité active (RSA) ; Avoir entre 18 ans et moins de 26 ans ; Avoir moins de 30 ans et être reconnu handicapé ; Avoir conclu un contrat d’appui au projet d’entreprise (Cape) ; Créer ou reprendre une entreprise implantée au sein d’une zone urbaine sensible (ZUS) ; Bénéficier de la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE) ; Être travailleur indépendant ne relevant pas du régime micro-social.

L’aide au retour à l’emploi

Vous pouvez obtenir mensuellement une allocation chômage appelée l’aide au retour à l’emploi.

Pour pouvoir en bénéficier, vous devez respecter certaines conditions :

  • Avoir travaillé au moins 130 jours ou 910 heures dans les 24 derniers mois ou pour les personnes âgées de 53 ans et plus dans les 36 derniers mois.
  • Ne pas avoir quitté volontairement son emploi (démission ou changement volontaire) :
    • Licenciement
    • Rupture conventionnelle
    • Non renouvellement de CDD
    • Démission légitime comme le suivi de conjoint ayant l’obligation de déménager

Si vous n’êtes pas considéré par pôle emploi comme ayant quitté volontairement votre emploi, vous pouvez bénéficier de l’ARE dans les cas suivants :

  • Si vous avez un projet professionnel réel et sérieux comme une reconversion ou une création d’entreprise. Il faudra cependant justifier de 5 ans d’ancienneté dans son entreprise. Nous vous conseillons de faire valider le caractère réel et sérieux avant de démissionner (vous pouvez vous rapprocher de l’APEC, l’OPACIF et Cap emploi)
  • Si vous avez démissionné, vous pouvez bénéficier de l’ARE si vous effectuez un CDD d’au moins 65 jours travaillés depuis la démission

Quel montant allez-vous percevoir ?

Il y a une partie fixe égale à 12.12 € et une partie variable égale à 40.4% du votre salaire journalier de référence. Vous pouvez utiliser le simulateur de pôle emploi pour calculer le montant de vos allocations. L’ARE est dégressif pour les hauts revenus (en moyenne supérieurs à 4 500€). Pour simplifier et avoir une estimation rapide, lorsque vous ne dépassez pas les revenus moyens de 4 500 €, vous touchez environ 70% de votre revenu net moyen des douze derniers mois.

Vous pouvez cumuler des revenus d’activité avec vos allocations. Cependant cela viendra diminuer vos allocations ARE :

  • Votre allocation sera diminuée d’un montant correspondant à 70% des revenus perçus.
  • Le montant de l’allocation et des revenus d’activité perçus ne pourra pas dépasser le salaire brut de base moyen calculé avant le début du chômage.
  • Les montants non versés seront convertis en jours d’indemnisation qui vous permettront de prolonger la durée de vos droits à l’ARE.

L’ARE vous permet elle de bénéficier d’une protection sociale ?

L’ARE vous permet de continuer à cotiser pour votre retraite et vous bénéficiez d’une couverture sociale au titre de la maladie, maternité, invalidité. Lorsque vous aviez une couverture sociale complémentaire chez votre ancien employeur, vous pourrez en bénéficier gratuitement pendant 12 mois grâce à la portabilité.

L’aide à la reprise ou à la création d’entreprise

Cette aide correspond à 45% du montant du reliquat des droits à l’ARE restant à la date de début d’activité. Le versement s’effectue en deux fois. Vous obtenez du capital immédiatement mais baissez de 55% le montant des droits que vous auriez perçu.

L’option pour l’ARCE ne permet plus d’être affilié au régime général de la sécurité sociale. L’entrepreneur ne pourra plus valider de trimestre de retraite et ne bénéficiera plus de protection sociale.

Attention : obligation de créer l’entreprise après l’inscription à pôle emploi. Car on déclare que l’on est en recherche d’emploi, ce qui peut être faux en pratique car le projet d’entreprise est lancé.

ARCE : possibilité de cumul avec d’autres revenus contrairement à l’ARE.

L’ARCE vous permet d’avoir un capital de départ pour augmenter les fonds propres de votre entreprise. Cela vous permettra d’augmenter votre possibilité de financement par les banques (ce point est évoqué dans la partie 2 de cet article).

Dans le cas ou l’entrepreneur peut se contenter de l’ARE pour ses besoins financiers personnels et n’a pas besoin d’obtenir de trésorerie immédiatement pour financer le démarrage de son activité, il n’est pas intéressant pour lui d’y souscrire.

Si le montant de l’ARE n’est pas suffisant pour répondre aux besoins financiers de l’entrepreneur, il est conseillé pour lui d’opter pour l’ARCE et de prévoir une rémunération correspondant à son besoin dans le prévisionnel financier de sa future société.

Les aides régionales et départementales

Des aides régionales et départementales existent, pour plus d’informations, vous pouvez consulter les sites suivants :

A retrouver sur les liens suivants :

Guichet-entreprises.fr

Les-aides.fr (CCI)

Aides-entreprises.fr (ISM)

Apce.com (rubriques d’aides)

Vos apports personnels (capital et compte courant d’associés)

Il s’agit d’apports financiers du créateur d’entreprise. Ils sont un prérequis indispensable pour financer les frais liés au démarrage de l’activité et sont nécessaires lorsque le projet nécessite des financements extérieurs. Les partenaires financiers n’accepteront pas de participer au projet si le niveau d’apport du créateur n’est pas suffisant.

Les apports personnels sont de deux natures :

  • Capital social : cette somme n’a pas vocation à être récupérée. Elle constitue une garantie pour les partenaires.
  • Apport en compte courant : Il s’agit d’une avance de trésorerie de la part des associés envers la société. Cette somme donne lieu à des intérêts et reste disponible en fonction du niveau de trésorerie de la société.

Lors d’une demande de financement, les banquiers demandent généralement un apport personnel minimum d’environ 25 à 30 % du financement total selon la nature du projet. Lorsque le capital social est trop faible, les financeurs peuvent demander le blocage des comptes courants.

Autre point d’attention : Un capital social trop faible pourrait entraîner des problèmes de sous-capitalisation en cas de perte constatée. Des formalités ainsi qu’une reconstitution des capitaux propres sont nécessaires lorsqu’ils deviennent inférieurs à la moitié du capital social.

Dans la plupart des cas, ces apports proviennent des économies personnelles du créateur et des associés fondateurs.

La Love Money

La Love Money est un levier financier qui provient de son entourage proche, la famille ou ses amis. Il permet de renforcer les apports personnels du dirigeant ou les capitaux propres de la société qui faciliteront ensuite l’obtention d’un crédit professionnel par exemple.

1ère solution : Le créateur peut recevoir une donation de la part de ses proches pour apporter ensuite les fonds à sa société, en capital ou en compte courant d’associés. Une exonération fiscale est accordée dans la limite de 31 865 € (en 2021) tous les 15 ans sous certaines conditions

2ème solution : Les proches peuvent entrer au capital de la société et bénéficier d’un avantage fiscal (chiffres 2021) correspondant à 18% dans la limite de 50 000 € et d’une réduction d’ISF de 50% du montant investi dans la limite de 90 000 euros. Dans ce cas, ils deviendront associés et pourront avoir un droit de regard et une influence sur la gestion de la société. Il ne s’agit pas uniquement d’un financement mais d’une entrée au capital. Il faudra surement penser aux modalités d’entrée, de sortie et à la rédaction d’un pacte d’associés.

Pour conclure, il s’agit d’un levier idéal pour le démarrage de votre activité qui permet un gain de temps non négligeable cependant attention car les questions d’argent peuvent générer des conflits avec vos proches.

Les réseaux d’accompagnement

Les réseaux d’aides à la création d’entreprise sont nombreux, ils offrent un accompagnement personnalisé aux créateurs sur les différentes étapes de la création et les aident à trouver des financements adaptés à la nature de leur projet.

Quelques exemples de réseaux d’accompagnement :

  • BGE : bge.asso.fr
  • Initiative France : Réseau associatif de financement des créateurs et repreneurs d’entreprise : initiative-france.fr
  • Réseau entreprendre : Ce réseau regroupe des chefs d’entreprises et bénévoles qui accompagnent les porteurs de projets : reseau-entreprendre.org
  • France Active : Accompagnement et mise à disposition de financements (notamment le prêt NACRE pour les créateurs et repreneurs) : franceactive.org
  • Adie : Association solidaire qui Accompagne et finance jusqu’à 10 000 euros : adie.org (particulièrement adapté pour les jeunes et les entrepreneurs ayant des difficultés à obtenir un crédit)
  • Les CCI : Chambres de commerce et d’industrie : mise à disposition d’outils et d’experts : cci.fr

Les prêts d’honneur

Lors d’un projet de création d’entreprise, les entrepreneurs peuvent solliciter un prêt d’honneur auprès de :

  • D’initiative France (3 000 € à 50 000 € – montant moyen : 9 700 € (source BPI)
  • Réseau Entreprendre (10 000 € à 50 000 € ou 30 000 € à 90 000 € pour les projets innovants – montant moyen : 29 000 € (source BPI)
  • Raise réservé aux entreprises de croissance (100 000 €)

Il s’agit d’un prêt octroyé à l’entrepreneur et non à l’entreprise, cela lui permet de compléter les fonds propres. L’entrepreneur apporte ensuite cet argent dans la société. Cela permet de bénéficier d’un effet de levier auprès des banques. Il s’agit d’un prêt à taux zéro.

Avec France Initiative, l’effet de levier moyen constaté est de 8.2 et avec réseau entreprendre, l’effet de levier moyen constaté est égal à 13.

Les prêts à la création par les banques

Certaines banques proposent des prêts réservés aux projets de création d’entreprise :

Les financements bancaires classiques

Vous pouvez vous tourner vers les établissements bancaires pour obtenir des financements. Les banques cherchent à limiter leur prise de risque lorsqu’elles octroient des crédits bancaires. Leur rôle n’est pas de financer les projets risqués.

Chaque établissement financier a ses propres critères mais dans l’ensemble, ils s’assurent de la cohérence d’ensemble du projet, de l’équilibre du plan de financement et vérifient que la société détient un niveau de fonds propre suffisant.

Il est donc nécessaire pour les créateurs d’avoir des apports personnels suffisants. En général, la répartition est 50/50. Pour un euro apporté, la banque prête un euro (d’où la possibilité d’augmenter son crédit bancaire avec un prêt d’honneur). Ce ratio peut baisser lorsque le projet est considéré comme faiblement risqué par l’établissement bancaire, il est possible de descendre en moyenne à 30% d’apport et 70% d’endettement pour financer le projet.

Il faut savoir que les banques préfèrent financer des biens durables comme des machines ou des véhicules. Ils peuvent prendre en garantie ces biens pour couvrir une défaillance de l’emprunteur. Il est plus compliqué d’obtenir de quoi financer le besoin de trésorerie généré par l’activité. Il existe des moyens pour financer votre activité en utilisant les financements à court terme (voir paragraphe financer son cycle d’exploitation)

Les organismes de garanties bancaires

Pour faciliter vos demandes de prêts et rassurer les banques, il existe des organismes de garanties bancaires qui se portent garant pour couvrir une partie des sommes restant à payer en cas de défaillance de l’emprunteur. Cela permet de rassurer les banques et de limiter votre engagement pour protéger votre patrimoine personnel.

  • La garantie création de la BPI : 50 à 70 % des prêts consentis sous certaines conditions
  • Les garanties France active : jusqu’à 80% et permet l’obtention d’un prêt personnel sans caution personnelle
  • Les collectivités locales : Il existe une base nationale d’aides aux entreprises
  • Les sociétés de caution mutuelle (SCM)

Le crédit-bail

Pour financer du matériel, vous pouvez recourir au crédit-bail. La société de crédit-bail achète le bien et vous facture son utilisation dans le cadre d’un contrat de location. Il existe des contrats avec option d’achat qui vous permettent d’acheter le bien à la fin du contrat.

Ce moyen de financement est avantageux :

  • Il ne nécessite pas d’apport à l’exception d’un dépôt de garantie dans certains cas,
  • Les loyers sont déductibles de votre résultat imposable
  • Il ne fait pas apparaître de dette dans votre bilan comptable, ce qui limite vos ratios d’endettement

Ce moyen de financement est cependant plus onéreux qu’un crédit classique et permet de financer des biens classiques pouvant être revendus facilement par le bailleur.

Le crowdfunding ou financement participatif

Vous présentez votre projet via une plateforme en ligne pour récolter des fonds auprès de financeurs qui sont majoritairement des particuliers.

Il existe trois types de financement participatifs : Don, prêt ou investissement.

Vous pouvez retrouver plus d’informations et un annuaire des plateformes en consultant le site de l’association Financement Participatif France

Les concours « créateurs »

Il existe des concours nationaux qui vous permette de bénéficier d’une dotation financière, de vous faire bénéficier d’un accompagnement et de booster votre notoriété.

Vous pouvez retrouver la liste des principaux concours sur le site de la BPI

Investisseurs et fonds d’investissement

Dans le cadre de projets trop risqués pour recourir aux financements bancaires classiques, vous pouvez faire entrer des investisseurs dans le capital de votre entreprise. Ces derniers ont généralement pour objectif de faire une plus-value à moyen terme. Votre projet devra être prometteur et convainquant.

Il faudra mettre en place un pacte de d’actionnaires pour la gouvernance et acter les modalités de sortie des investisseurs.

Ces investisseurs vous permettront d’accroître vos fonds propres qui vous donneront la possibilité d’obtenir des financements complémentaires. Dans certains cas, les investisseurs peuvent vous épauler dans la gestion de votre entreprise et vous partager leur réseau pour faire grandir votre activité.

En contrepartie, vous perdrez votre indépendance totale, vous aurez l’obligation de rendre des comptes et vous devrez partager les profits et prise de valeur de votre société avec ces investisseurs.

Dans le cas de projets innovants à fort potentiel de croissance, vous pourrez rechercher des business Angels et capital risqueurs.

Financer son cycle d’exploitation avec les financements à court terme

Votre activité génère des décalages entre les entrées et sorties de trésorerie. C’est ce qu’on appelle le besoin en fonds de roulement. Vous devrez prévoir comment le financer au démarrage de votre activité et lors de votre croissance. L’établissement d’un prévisionnel de trésorerie permettra de déterminer ce besoin et de valider les solutions de financement.

Les principaux leviers pour diminuer ce besoin en fonds de roulement sont :

  • Négociez avec vos fournisseurs des délais de paiement (délai légal maximum : 60 jours)
  • Facturez vos clients rapidement et suivez les échéances pour relancer en cas de retard
  • Essayer de limiter son stock, cet exercice est compliqué surtout lors du démarrage de son activité et peut engendrer des ruptures surtout lorsque les délais d’approvisionnement ne sont pas totalement maîtrisés

Ce besoin en fonds de roulement pourra être financé de plusieurs façons.

Voici quelques exemples de financement de votre besoin en fonds de roulement :

  • Les apports en fonds propres (capital social et compte courant d’associés) des créateurs ou investisseurs
  • La facilité de caisse : découvert limité dans le temps et ponctuel
  • Le découvert bancaire : découvert bancaire à moyen terme
  • Le crédit à court terme : prêt pour faire face à des décalages importants liés à une forte croissance
  • Le recours à l’affacturage : un organisme de financement rachète vos créances clients. Cela vous permet d’encaisser vos factures avant leur date d’échéance moyennant des frais. Vous avez la possibilité également de vous faire financer vos fonds de réserve en attente d’encaissement des marketplaces.

Nous vous conseillons très fortement de vous rapprocher d’un expert-comptable pour vous accompagner dans la construction financière et prévisionnelle de votre projet.

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